La fermeture d'une classe de l'école Georges Lasnier, groupe scolaire qui accueille les élèves de 9 communes depuis 1954, était inéluctable tant les effectifs sont chroniquement en baisse depuis 5 années. De 165 en 2014, le nombre d'élèves passe à 119 à la rentrée 2019. Ainsi, la direction départementale de l'éducation nationale a décidé de fermer une des deux classes maternelles, le choix étant laissé aux maires des 9 communes. Malgré, ma fervente défense du maintien de celle de Jeugny, les arguments n'ont pas convaincu 6 maires (5 étant présents pour s'exprimer) sur 9. Crésantignes défendant sa classe peut maintenant s'enorgueillir. Effectivement, le maintien d'une "école", qui n'en est as une pour l’exemple de Crésantignes, dans sa commune est toujours souhaitable et il est compréhensible de le revendiquer. Mais, la disparition d'une classe met-elle raisonnablement en péril la commune dont les limites touchent Jeugny ? Qu’en sera-t-il dans quelques années quand les effectifs auront fondus ? Ne fallait-il pas « sauter le pas » dès maintenant car c’est avant tout le pragmatisme et l’intérêt des enfants et des parents qui devaient l'emporter.

Regrouper tous les enfants à Jeugny était la solution préférée de l'inspection académique, de la directrice d'école et des enseignants bien que la classe maternelle pour les tout petits présentât plus d’intérêt, pour cette rentrée 2019 uniquement Jeugny garantissant quelques travaux avant la rentrée 2019, la garderie aurait pu s'installer dans l'ancien presbytère permettant ainsi de réduire les déplacements des parents et évitant par là-même les déplacements en bus des enfants placés en garderie le matin et le soir entre Césantignes et Jeugny. Le regroupement des enfants permettait également le bénéfice de l'usage de la cantine alors qu'aujourd'hui, et donc demain, les enfants de Crésantignes mangent sur place les repas qui leur sont rapportés de Jeugny. La flexibilité d'emploi des ATSEM s'en serait trouvée accrue surtout quand un personnel manque comme il peut arriver en cours d'année. La circulation des informations et la synchronicité des actions pédagogiques s'en trouvaient également plus aisées si tout le monde se retrouvait dans la même cour de l'école. Les quelques avantages de représente Crésantignes sont dès lors vite estompés.

La commune de Jeugny a toujours porté seul l’effort des investissements pour l’école qu’elle met à la disposition des autres communes. Deux préfabriqués, qui ont représenté un investissement de 150000€, ont été construits pour accueillir les enfants lorsque les effectifs le réclamaient. Aujourd’hui, un préfabriqué est et sera inutilisé faute d’enfants ! Ces 4 dernières années, 226000 € ont été mobilisés pour offrir un espace bibliothèque et périscolaire, pour permettre la transition énergétique, pour aménager parking, voirie et équipements sécuritaires. Aidé en cela par l’État et Troyes Champagne Métropole, le Syndicat à hauteur de 26000 €, Jeugny a tout de même consenti 78000 € sur ses fonds propres ! Jeugny, qui n’a donc pas ménagé son effort, se trouve donc bien mal reconnu et c’est Crésantignes, qui n’a jamais voulu faire partie du syndicat de gestion intercommunal de l’école, qui bénéficie paradoxalement d’un soutien intercommunal majoritaire.

Les parents auraient du être consultés car cela les concerne au premier chef. La majorité des maires ne l’a pas voulu considérant que leur autorité et leur intuition étaient suffisantes. Je n’y adhère pas en ce qui me concerne car la participation des citoyens est légitime. La décision appartient certes aux maires mais tout doit être pris en considération pour bien décider.

Le maire de Jeugny